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Elim Village

Des programmes de bien-être axés sur l’expérience personnelle

Elim Village est un village-retraite situé dans la vallée du bas Fraser qui offre des services de logement et de soins aux personnes âgées. Valentina Seale, directrice des ressources humaines, nous a parlé de l’approche d’Elim en matière de bien-être dans un milieu de travail difficile, où l’épuisement professionnel et la fatigue émotionnelle sont monnaie courante. Un conseil : il s’agit d’en faire une expérience personnelle.

Elim Village valorise la volonté d’innover et encourage le travail d’équipe. Comment l’équipe d’Elim Village met-elle ces valeurs en pratique pour créer un milieu de travail sain?

Au cours des cinq dernières années, nous avons intentionnellement intégré un élément axé sur l’équipe ou le groupe à nos initiatives de bien-être. Cela permet non seulement de responsabiliser les gens, mais aussi de rendre l’activité amusante pour tous les participants en ajoutant un aspect compétitif. Nous récompensons les équipes en leur offrant des prix de groupe et saluons les personnes qui cherchent à atteindre leurs objectifs avec le concours de leurs amis et collègues de travail.

Y a-t-il une initiative de bien-être au travail que vous avez préférée jusqu’à maintenant?

Je dirais que c’est la toute première que nous avons lancée. Il s’agissait d’un défi encourageant les gens à parcourir 10 000 pas par jour, pendant leur pause, à l’heure du dîner ou après le travail. S’ils atteignaient l’objectif quotidien, ils recevaient un point, mais s’ils le faisaient avec un collègue ou une amie du travail, ils obtenaient le double de points. Nous avons peut-être eu plus de mal à faire le suivi, mais les gens se sont vraiment investis dans le défi. Nous avons donné à chacun un podomètre, ce qui a vraiment favorisé la participation de tous.

Il y a une autre initiative qui a beaucoup plu aux participants; elle consistait à encourager chacun à apporter une de ses recettes santé préférées lors d’un repas-partage. Tout le monde a pu manger ensemble et déterminer quelle recette était la meilleure. La recette gagnante a été récompensée et publiée dans notre infolettre. C’était une initiative amusante à réaliser et tout le monde s’est bien amusé. Nous avons également organisé quelques dîners-causeries sur le thème de la saine alimentation, sous forme de jeu-questionnaire et avec de nombreux prix, ce qui fait toujours plaisir aux participants.

Il semble que vous ayez mis en œuvre quelques initiatives remarquables axées sur la santé physique et la nutrition. Pouvez-vous nous parler de vos initiatives visant à réduire les risques d’épuisement professionnel et à améliorer la santé mentale?

Certainement. L’une d’entre elles me vient à l’esprit : il s’agit d’une série que nous avons réalisée il y a environ deux ans et qui portait sur le renforcement de la capacité de résilience. Les rôles de nos employés sont épuisants et difficiles sur le plan émotionnel. Travailler avec des personnes âgées ayant des besoins élevés, ainsi qu’avec les membres de la famille des patients qui subissent énormément de stress entraîne beaucoup d’épuisement professionnel et de fatigue. Nous avons engagé une thérapeute qui a organisé cinq dîners-causeries toutes les deux semaines pendant trois mois. Ces dîners-causeries se complétaient et couvraient différents sujets : comment surmonter les situations difficiles, développer la force et la résilience, et se remettre d’événements émotionnellement épuisants. L’expérience a été enrichissante et a permis aux employés de se renseigner sur la façon de préserver leur bien-être mental, de refaire le plein de compassion et de prendre le temps de guérir et de se soigner. Ils ont également pu partager leurs expériences avec leurs collègues, pour découvrir comment ils commencent leur journée, font preuve de gratitude et se fixent des objectifs.  

Par ailleurs, nous avons distribué des questionnaires que les employés pouvaient remplir en toute confidentialité. Nous leur avons demandé de nous faire part de leurs sources de stress au travail. Nous avons ainsi obtenu des informations précieuses qui ont été transmises à la direction, ce qui nous a permis d’apporter quelques changements.   

Quels défis avez-vous rencontrés dans la mise en œuvre de mesures de santé et de bien-être au travail?

Il y a quelques défis à relever, mais le principal est qu’il peut être difficile de mobiliser les employés. Et ce, pour plusieurs raisons : 

  1. Le manque de connaissances. Nos employés sont déjà actifs dans leur travail, et passent la journée debout. Beaucoup estiment qu’ils n’ont pas besoin de faire plus d’exercice. Ou peut-être considèrent-ils qu’ils mangent déjà sainement et qu’ils n’ont pas besoin d’en savoir plus sur la nutrition. Il est difficile de sensibiliser les gens à des pratiques plus saines qui pourraient leur être bénéfiques lorsqu’ils pensent ne pas en avoir besoin.   
  2. La perception de ce qu’est un programme de bien-être. De nombreux employés croient que les programmes de bien-être sont principalement axés sur la perte de poids, alors qu’en réalité, c’est bien plus que cela. Encore une fois, l’aspect éducatif est très important. 
  3. Le manque de temps. Nos employés mènent des vies bien remplies. Beaucoup d’entre eux sont des parents, ils doivent donc partir juste après le travail pour aller chercher leurs enfants. Certains vont ensuite travailler ailleurs. Cela signifie que si nous voulons qu’ils participent à quelque chose, il faudrait que ce soit durant leurs heures de travail. En outre, l’horaire de travail habituel est déjà serré, ce qui constitue un défi de taille. 
  4. Les horaires de travail. Du point de vue de l’employeur, il est difficile de planifier quelque chose lorsque cela empiète sur la journée de travail de quelqu’un. De plus, beaucoup de nos employés travaillent par quarts, ce qui fait que les pauses sont à des moments différents; nous devons toujours avoir quelqu’un sur place. Il est donc difficile de planifier une activité et d’y faire participer tout le monde en même temps. Il faudrait qu’elle ait lieu plusieurs fois pour que tout le monde puisse y prendre part.  

Quels conseils pouvez-vous donner à d’autres organisations gérant des communautés de personnes âgées pour les aider à créer un environnement de travail sain?

Pour les employeurs, si vous voulez vraiment montrer que vous vous souciez de vos employés, vous devez trouver le moyen d’intégrer des initiatives de bien-être à leur journée de travail. Cela a un prix, mais vos employés sauront ainsi que vous vous préoccupez réellement d’eux. Le fait de prévoir 10 minutes au début d’une journée de travail pour des étirements ou des exercices de respiration peut être très utile.

Autre conseil : lorsque vous lancez un programme, assurez-vous de procéder à une auto-évaluation pour que chacun sache où il en est. Nous avons réalisé un sondage avec l’aide de Bien-être au travail et nous avons également effectué un petit test qui a permis aux employés d’évaluer leur propre bien-être. Il s’agissait de petites choses, comme « se tenir sur un pied pendant 20 secondes » ou « courir sur place durant une minute ». S’ils n’arrivaient pas à le faire, cela indiquait qu’il y avait des choses sur lesquelles ils pouvaient travailler. Grâce à ces tests, nos employés ont pu situer leur niveau de bien-être personnel. Ça a été en quelque sorte une prise de conscience pour certains de nos employés qui ont découvert qu’ils n’étaient peut-être pas aussi en forme qu’ils le croyaient. Là encore, ces petits exercices pratiques ont montré aux gens où ils pouvaient faire mieux et quel était leur point de référence.

Dans l’ensemble, je dirais que la chose la plus importante est de faire des programmes de bien-être une expérience personnelle. Autrement, il est si facile de s’asseoir et d’écouter. Mais lorsque l’expérience devient personnelle, les gens sont plus enclins à participer activement. De là découle l’engagement. Et c’est à partir de là que vous pouvez vraiment faire bouger les choses.